Herbier

Projet en cours
Performance argentique / images fixes / livre
Rayogrammes à partir de plantes, et virages chimiques sur 16mm et 35mm

2023
Livre : Herbier miraginaire, en collaboration avec Adèle Rosenfeld (textes), Éditions du Dé rouge, novembre 2023

Une collection de plantes intérieures, glanées dans des régions non cartographiées.
Du bleuet matador aux yeux-noirs-à-la-fente-timide, des bisaïeules musquées au narcisse spumeux, une botanique va à la recherche de ce qui n’était plus là, le périssable, l’oublié, le fragile toujours là au creux du vivant. Le fixer en mots et par les sels d’argent pour ne pas laisser les corps se dissoudre en trace mémorielle, cadrer ce qui autrement n’existerait plus.
21x21cm, 32 p., ISBN 9782487121010, 13 euros. Disponible en librairies et sur le site des Éditions du Dé rouge.
Design graphique Ella Villaumié.


2023 – 2024
Performance argentique (diapositives et film Super 8), avec lecture d’Adèle Rosenfeld et musique de Julien Pluchard, avec les Éditions du Dé rouge.
Jouée notamment à Paris à la librairie EXC (novembre 2023), à l’Etna (février 2024), à Confort mental (mars 2024), à la Parole Errante (mai 2024)


2021
Exposition de tirages de photogrammes
13-février/17 avril 2021 Exposition collective, CCCB (Cabinet de curiosités cinématographiques de Braquage), The Film Gallery / Braquage, Paris

Prendre ce qui n’était plus là, le périssable, l’oublié, le fragile toujours là au creux du vivant, le mettre en lumière, l’inanimé trouvé sur la grève ou dans un champ, quelque part près du flot mouvant de l’ailleurs.
Lui redonner les contours d’une vie héliotropique sur la pellicule noire, voir les volutes se tourner vers soi, opérer le mouvement du dedans vers le dehors pour saisir ce qui traverse le grain de la peau, la caresse d’un corps.
Se jouer des accidents, des morsures chimiques, les laisser prendre le regard, accentuer les lignes, tirer le réel vers l’empreinte du songe, ce qui griffe en dedans, ou se muer en un simple éclat qui renverse la patine du jour.
Déshabiller le noir de couleur, en inversant les bains de lumière, creuser dans le noir où se cache le blanc, où nagent les teintes chaudes, où va-t-il quand il fond ?
Le laisser couler derrière l’image, pour voir émerger le gris bleuté de la pierre, le jaune de l’argile, le rouge des veinules de ce qui bat sous la matière.
Les fixer pour ne pas laisser les corps se dissoudre en trace mémorielle, cadrer ce qui autrement n’existerait plus, se diluerait dans le mouvement de ce qui est plus grand, trop grand pour être saisi. Le minuscule, ce qui grouille pour simplement se tenir là, parfaire le vivant.

Texte d’Adèle Rosenfeld pour le catalogue de l’exposition